Intégrer l'approche Anicare dans le programme de formation des éleveurs

Problématique

Le bien-être des animaux est de plus en plus pris en compte dans les programmes scolaires européens. Dans certains pays, il existe même des cours de formation obligatoires pour les éleveurs. Cependant, certains programmes n'en font toujours pas mention.
Deux problèmes principaux se posent : comment rendre le bien-être des animaux attrayant alors qu'il est vécu comme obligatoire ? Comment l'intégrer lorsqu'il n'apparaît pas explicitement.

Objectif

Pour l'éducateur : intégrer l'éducation au bien-être animal dans les programmes d'enseignement des agriculteurs.

Pour l'apprenant : considérer le bien-être animal comme un thème transversal irriguant toutes les pratiques professionnelles.

Nos propositions

L'intérêt d'Anicare est qu'il part des pratiques professionnelles des éleveurs. Le bien-être animal n'est donc pas considéré comme un sujet en soi, mais comme un élément d'un processus de jugement et de décision impliquant un ensemble d'autres considérations (contraintes, besoins de l'éleveur, son éthique, ses désirs, ...). Les pratiques proposées à travers les films peuvent parfaitement illustrer une pratique zootechnique (nutrition, logement, ...), illustrer ou critiquer de nouvelles réglementations.
Les films peuvent également être utilisés pour travailler sur une controverse qui aurait pu émerger lors d'un cours, ou pour rendre explicite une controverse, une résistance latente au sein du groupe.
Pour commencer un cours, les films peuvent être utilisés pour partager des représentations d'une pratique professionnelle.
Mais Anicare peut aussi être utilisé pour des formations dont les thèmes ne sont pas directement liés à l'élevage, mais plutôt à des questions environnementales. Il peut également être utilisé pour animer des débats entre agriculteurs et citoyens, politiciens ou pour développer leurs arguments afin de promouvoir leurs activités.
Anicare propose des films, mais il est également intéressant de demander aux apprenants de réaliser leurs propres films pendant leur formation professionnelle. Les apprenants reviendront avec des ressources à analyser en classe.

Écueils et recommandations

Le bien-être animal est soit considéré par l'apprenant comme une compétence à part entière, soit comme une contrainte qui ne mérite pas d'être considérée comme une compétence. Les films d'éleveurs que nous proposons dans le cadre d'Anicare visent précisément à montrer comment les éleveurs en tiennent compte, mais aussi à montrer la diversité des points de vue professionnels. Ils permettent donc de démontrer que le bien-être animal est intégré dans le processus de décision de l'éleveur, mais aussi de montrer qu'il n'existe pas de "bonne" pratique unique.

Exemples

"Un des choix que nous avons fait est de ne pas inclure un module sur le bien-être des animaux. Nous ne l'avons pas mis en tant que tel, pour éviter de passer à autre chose lorsque l'enseignement sera terminé. La recommandation qui est faite dans l'enseignement pour adultes est de ne pas faire de modules spécifiques sur le bien-être des animaux. Le bien-être des animaux doit être considéré de manière transversale" (inspecteur de zootechnie)

"A leur retour de stage, les étudiants apportent des films de pratiques professionnelles. Nous leur demandons également d'interroger l'éleveur sur leur pratique. Nous formons des groupes autour d'une même pratique, et nous leur demandons de comparer les raisonnements et les pratiques en matière de sécurité pour l'éleveur et de bien-être des animaux. Ensuite, en séance plénière, chaque groupe rend compte de ses conclusions. Je n'interviens à la fin qu'en cas de nécessité" (enseignante de zootechnie).